FORUM DES MÉTIERS DE LA GLISSE 2025 : LE DÉBRIEF

FORUM DES MÉTIERS DE LA GLISSE 2025 – UNE ÉDITION QUI RÉAFFIRME LA FORCE DE NOTRE CULTURE

 

Mercredi 26 mars – Salles du Trinquet, Hossegor

Ce mercredi 26 mars, France Travail Saint Vincent de Tyrosse et EuroSIMA, en partenariat avec la Ville d’Hossegor, la Communauté de Communes MACS et Wave Radio, ont organisé la 6ᵉ édition du Forum des Métiers de la Glisse. Avec plus de 200 participant·e·s, 18 stands d’entreprises et centres de formation, et près de 60 offres d’emploi ou de stages proposés, l’événement a confirmé son rôle central dans le paysage professionnel des sports de glisse.

Au-delà des rencontres, des offres d’emploi et des stands, c’est un message fort qui s’est imposé cette année : pour évoluer dans notre filière Action Sports, il ne suffit pas de “travailler dans la glisse” — il faut la comprendre, la vivre et l’incarner. À travers les échanges de la table-ronde et les discussions avec les recruteurs, un mot est souvent revenu : culture. Celle qui donne du sens, de la cohérence et de l’authenticité aux projets de nos entreprises.

 

 

UNE TABLE-RONDE, L’ADN DE NOS MARQUES AU CŒUR DU SUJET

Animée par Élise Laven (Wave Radio), la table-ronde a donné la parole à quatre professionnels qui ont partagé leurs expériences, leurs parcours et quelques conseils.

Fanny Duhamel, ESG Coordinator chez Rip Curl Europe (KMD), a présenté un métier à la croisée de la stratégie, de l’engagement environnemental et du travail collectif. Elle occupe un poste créé il y a deux ans, le seul dédié à ces enjeux en Europe chez Rip Curl. La marque fait partie du groupe KMD Brands, certifiée B Corp™ depuis 2019, et a elle-même obtenu cette certification en 2023. Une équipe de huit personnes est dédiée à la RSE au siège australien ; Fanny est aujourd’hui le relais principal de ces engagements pour l’Europe.

Son rôle ? Spécialiste des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance, elle coordonne les initiatives RSE de Rip Curl Europe. Ses tâches concernent particulièrement la réduction des déchets, l’éco-conception et les programmes de recyclage. Son rôle est d’intégrer ces enjeux dans la stratégie globale de l’entreprise et d’accompagner sa transition durable. Elle est aussi à l’origine du Sustainable Club, un comité interne réunissant un·e représentant·e de chaque service pour co-construire une feuille de route RSE pour les saisons à venir.

« Mon job touche à tout : réglementaire, logistique, RH, produit… Il faut savoir s’adapter, écouter, embarquer les équipes. »

Issue d’un parcours en commerce international, Fanny a construit son expertise RSE par elle-même, à travers la veille, les webinaires, les lectures, les rencontres. Elle reste aujourd’hui en alerte constante sur les sujets de traçabilité, sourcing et réglementation.

« Notre industrie est attrayante car elle permet de mixer des valeurs personnelles avec sa passion et le monde professionnel. C’est un vrai luxe de pouvoir aligner ses convictions avec son job. »

 

 

Pierre Frechou, réalisateur indépendant spécialisé dans l’outdoor, a livré un témoignage sincère sur son parcours atypique et la réalité de son métier. Ancien hôtelier, il change de cap il y a neuf ans, poussé par sa passion pour la nature et le besoin de créer. Autodidacte, il se forme seul à la vidéo et au montage puis complète son profil avec de la prise de vue aquatique, au pilotage de drone et à la réalisation. Aujourd’hui, il vit de son activité de filmmaker indépendant, entre documentaires en conditions extrêmes (surf, montagne, expéditions), projets divers pour des marques comme Oxbow, Picture, […] mais aussi pour des structures plus institutionnelles.

« Ce qui me plaît, c’est de raconter une histoire qui colle à l’univers du client. Il faut s’imprégner de ce qu’il est, et de ce qu’il veut transmettre. »

Son approche est très personnelle, loin des formats standardisés : il part souvent de briefs visuels ou moodboards, et bénéficie dans beaucoup de projets d’une grande liberté créative. Mais il ne cache rien des défis liés à son statut d’indépendant :

« Être à son compte, c’est devoir tout gérer : la gestion de client, la prospection, la communication — même Instagram, que je n’adore pas mais qui me semble incontournable — et l’administratif, surtout les déclarations de vol pour le drone. C’est un statut qui offre beaucoup de liberté mais pas que … »

Il insiste aussi sur la force du message, dans un monde saturé de vidéos :

« La partie culture et héritage ressort beaucoup chez les marques ces derniers temps. Le message est de plus en plus important à l’heure où l’on consomme des vidéos en abondance.é. »

Marie Aurélie Cazaux, Head of Merchanding & Design chez Liberated Brands (Volcom), a décrit son métier comme un poste de chef d’orchestre. À la tête de l’équipe produit, elle gère les collections de plusieurs marques : Volcom, Electric, Spyder ou encore Captain Fin. Formée à Montpellier Sup de Co, avec un passage par l’Argentine puis Rip Curl en alternance, elle a su construire un profil solide mêlant gestion, vision produit et connaissance des services.

« En général, un chef de produit baigne dans l’univers de ce métier mais n’est pas forcément issu du design. Je conseille d’avoir eu un parcours avec des postes variés, car le chef de produit est amené à travailler avec quasiment tous les services. C’est un métier assez transverse, c’est donc important d’avoir eu des expériences variées pour comprendre les enjeux de chacun. Par ailleurs, un chef de produit est capable d’avoir un regard et bien identifier les tendances. Et pour finir, il faut évidemment aimer l’ADN et les valeurs de sa marque. »

Elle a insisté sur le caractère transverse de son métier : faire le lien entre design, achat, logistique, commercial… tout en restant alignée avec l’ADN de la marque.

« Il y a plein de fantasmes autour de nos métiers. Oui, c’est passionnant, mais on a aussi des deadlines, des rushs, du reporting. Le secteur souffre parfois de sa réputation « cool », mais la réalité, c’est qu’on travaille beaucoup. »

 

Valentin Bourgeon, Brand Marketing Director, Billabong (Boardriders), a partagé sa vision du marketing dans l’univers de la glisse, avec humour et lucidité.

« J’étais pas assez bon pour avoir un sticker sur ma board, alors j’ai voulu être le gars qui les donnait. »

Formé sur le terrain, il a commencé par gérer les events et les teams chez Dakine, puis chez Nixon, avant de rejoindre Boardriders, où il a contribué à la création du service marketing régional de Roxy Europe. Il est aujourd’hui à la tête du marketing de Billabong Europe, avec une petite équipe dédiée et des interactions constantes avec les autres marques du groupe. Il décrit un poste où il faut à la fois raconter l’histoire de la marque, piloter les campagnes, la stratégie digitale, les athlètes, les plans média, les shops… mais aussi comprendre ce qui fait l’identité d’un produit ou d’une collection pour atteindre les cibles visées.

« Le marketing, c’est un faux métier de rêve » , confia-t-il avec le sourire. « L’objectif, c’est de donner de la visibilité à la collection, mais surtout de la faire exister au-delà du produit, à travers l’univers de la marque. On travaille en lien étroit avec les chefs de produit, on établit le plan média, on gère les réseaux sociaux, le sport marketing, les athlètes, les événements… c’est tout ça qui fait vivre la marque. Bien sûr, il y a des objectifs chiffrés à respecter, mais il faut toujours rester connecté à l’histoire qu’on veut raconter. »

Ce qui compte à ses yeux, ce n’est pas seulement la technique ou les chiffres, mais la capacité à comprendre les codes de la glisse, à s’approprier les références, à capter ce qui fait vibrer les pratiquants.

« Je suis convaincu que la passion et la culture priment sur les compétences techniques, qui peuvent s’acquérir. Se remettre en question, rester en veille, connaître les marques en profondeur : pour moi, ce sont les vraies clés pour évoluer dans cette industrie. »

 

DES ENTREPRISES EN QUÊTE DE SENS, DE PROFILS CURIEUX ET CONNECTÉS AU TERRAIN

L’après-midi s’est poursuivi avec le job dating, réunissant une diversité d’acteurs du secteur. Les recruteurs soulignent tous le point commun : en plus du diplôme ou du CV, ils recherchent des personnes qui comprennent les codes et les réalités de la glisse.

Cette année le forum a accueilli une vingtaine d’entreprises : Rip Curl / KMD Brands, Meent, Boost, Liberated Brands / Volcom, Pyrénéance, Oxbow, Aspom, Pyrenex, Boardriders (shops), Pull-In, Vans, Cool Shoe et MC Box Events. Du côté des formations : EMS – École des Métiers du Surf, EKLORE-ed, Sport Project / Modula, Inspire Academy et Talis.

Les échanges ont été riches, souvent très directs, entre jeunes en orientation, candidat·e·s en reconversion, curieux·ses, et entreprises à la recherche de profils qui partagent leurs valeurs.

 

 

PLUS QU’UN MÉTIER, UNE CULTURE COMMUNE

Le Forum 2025 aura mis en lumière ce qui fait la force de notre filière : un lien étroit entre passion, professionnalisme et appartenance à un univers « A community driven by passion »

Avec plus de 4 000 emplois en Nouvelle-Aquitaine et 2,1 milliard d’euros de chiffre d’affaires, l’industrie de la glisse continue de recruter, mais surtout, elle cherche des profils alignés, curieux, créatifs, capables de comprendre l’histoire qu’une marque veut raconter.

Rendez-vous en 2026 pour continuer à inspirer et faire rayonner notre culture ! En attendant, retrouvez les offres de la filière sur www.eurosima.com/emplois 

 

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