Maurice COLE

Maurice Cole was born March 13, 1954, in the Terang Hospital in the middle of western Victoria, not super far from the surf zones he’d later occupy. Except he wasn’t.

The kid born that day only became Maurice Cole after being adopted immediately following his birth by Frank and Mary Cole, a sturdy Anglican couple from Ballarat, some 80 miles north-east of Terang. Maurice’s parents later adopted another child, Maree, and they never hid the fact of adoption from their two kids. But Maurice wore the label in unsettled fashion. Maybe it’s a part of why he struggled to contain the explosive energies that arose within him as he grew; certainly it’s a part of the story he tells himself about his life. He recalls as a child being driven past a big dark building, the Ballarat orphanage, and being told that if he didn’t behave, he’d be going back there. That’s what I am, he thought, an orphan. Something was unmoored, driven yet adrift.

Maurice never saw the ocean until the family moved down to the coast at Warrnambool in 1960. “We were made to go to church in those days,” he says, “you didn’t have a choice. Which became a real problem when I started surfing.”

Surfing fell on him out of the blue one day in the summer of 1966, when he found himself at the beach with five shillings – the old British-inspired currency – in his pocket. By February that year he could have changed it to 60 cents, a bloody fortune. Instead he spent it on renting a surfboard. A big white-pigmented thing over nine feet long. Maurice walked the board out across a gently sloping sandbar through waist-high whitewater, strained his skinny 12-yearold body to turn it around, caught one of the little waves, and stood up. “All of a sudden my goal became to buy myself a surfboard. I was doing paper rounds and odd jobs like that. So I saved up $36 and bought one second hand off a guy called George Saffron from Ocean Grove. A 9’3” with a green GT stripe and a big D-fin. We didn’t have any racks on the car or anything, but I had a bike and I dunno how I did it but I rode with the board down to the beach. My passion was really tested by the logistics.” Maurice dragged that thing to the surf and back until one side of the tail wore off, then he flipped it over and wore off the other side. He reckons this was the first pintail he shaped. He repaired it with a builder’s glue named Plasti-Bond, and joined the local volunteer lifesavers’ club so he could store the board nearer the surf. The lifesaver disciplines, exercise drills and the rest, irritated that rebellious streak; when he tricked his way out of doing them, the club captain suspended him.

“But I’d been watching,” he says, nearly 50 years later. “This little building down in the dunes, in this nook and cranny. The Warrnambool Boardriders Club. And all these cars. A big Valiant with a full V8 and twin pipes and mags. A customised Holden FJ. Mini Coopers, MG sports. And when I first saw those guys surfing, well they could surf. I told the lifesavers’ captain to get fucked. Within 24 hours I was in Warrnambool Boardriders.”

Maurice Cole est né le 13 Mars, 1954 à l’hôpital Terang dans l’Etat du Victoria, non loin des spots de surf qu’il viendra plus tard à fréquenter. Seulement ça, ce n’était pas lui (encore).

Le gamin né ce jour là n’est devenu Maurice Cole qu’après son adoption, immédiatement après sa naissance, par Franck et Mary Cole, un couple Anglican plus rigide et vivant à presque 130km au nord-est de Terang. Les parents de Maurice adopteront aussi plus tard un second enfant, Maree, et n’ont jamais caché le fait d’avoir adopté leurs deux enfants. Mais Maurice porta cette étiquette avec difficulté. C’est peut être pour cela qu’il eut du mal à contenir son énergie explosive en grandissant; cela fait certainement partie de l’histoire qu’il se raconte sur sa propre vie. Il se souvient, enfant, assis dans la voiture, passant devant l’orphelinat Ballarat, un grand bâtiment gris sombre, et s’entendre dire que s’il ne se tenait pas à carreaux, c’est là qu’il retournerait. C’est ça que je suis en fait, se disait-t-il, un orphelin. Quelque chose s’était détaché du port de son coeur, il était comme à la dérive.

Maurice n’a vu l’océan pour la première fois que quand la famille déménage pour aller vivre plus au sud, sur la côte à Warrnambool, en 1960. « A cette époque, on était obligé d’aller à la messe » dit-il « on n’avait pas le choix, ce qui a commencé à poser problème quand je me suis à faire du surf ».

Le surf lui est tombé dessus de nulle part, un beau jour en plein été 1966 quand il s’est retrouvé à la plage avec dans la poche 5 shillings (la monnaie à l’époque). S’il avait économisé jusqu’en Février, il aurait pu transformer cela en 60 cents, une belle somme. Mais à la place, il dépensa son argent dans la location d’une planche de surf. Un gros truc tout blanc et pigmenté de plus de 9 pieds de long. Le jeune Maurice porta la planche et l’emmena par-delà d’un banc de sable à pente douce jusqu’à avoir de l’eau jusqu’à la taille. Il utilisa toutes les forces de son petit corps tout maigre d’une douzaine d’années pour retourner l’engin en direction de la plage, il prit une vague et se leva. « Tout à coup, mon unique but était de m’acheter une planche. J’ai fait de petits boulots comme par exemple livreur de journaux. J’ai économisé 36$ et je me suis acheté une planche d’occasion à un certain George Saffron à Ocean Grove. C’était une 9’3 avec une bande GT verte et un seul gros aileron en forme de D. On n’avait pas de barres sur le toit de la voiture ni quoique ce soit, mais j’avais un vélo. Je ne sais pas trop comment, mais je parvenais à emmener ma planche jusqu’à la plage et ma passion a été mise au défi de la logistique. » Pour aller surfer, Maurice trainait sa planche jusqu’à l’eau, jusqu’à ce qu’avec le temps, le tail soit complètement érodé. Puis il retourna la planche et s’en servit à l’envers jusqu’au même résultat. D’après lui, c’est le premier pintail qu’il a fabriqué. Il l’a réparé avec du Plati-Bond, une colle de bâtiment, puis s’est inscrit dans un club de sauveteurs côtiers bénévoles à proximité pour pouvoir laisser la planche plus près de la plage. Mais la discipline des sauveteurs, les entrainements et le reste agaçait son instinct rebelle; quand il trouva une combine pour éviter de faire ses obligations, il fut suspendu de l’équipe par le capitaine.

« Mais j’en avais profité pour observer les alentours, » dit-il 50 ans plus tard. « Il y avait un petit bâtiment dans les dunes, une petite cabane de rien du tout. Le Warrnambool Boardriders Club. Il y avait des voitures, et quelles voitures: un gros Valiant V8 avec double échappement et de superbes jantes. Une FJ Holden customisée. Des MG Sports, des Mini Coopers… Et quand je vis ces gars surfer pour la première fois, eh bien, il savaient vraiment surfer. J’ai été dire au Capitaine qu’il pouvait aller se faire voir. Le lendemain, je faisais partie du Warrnambool Boardriders.